iconoclasme

Comme convenu à la fin du cours, voici une courte synthèse des notions élémentaires de christologie liées à la problématique iconoclaste.

L'iconoclasme est apparu comme une réaction excessive et, selon l'orthodoxie, une réaction erronée par rapport à des actions, également erronées, d'adoration inadéquate des images du Christ et des saints. En effet, certains milieux ecclésiaux de l'époque du premier iconoclasme allaient jusqu'à reconnaître à certains objets liturgiques, tels que des icônes, un "pouvoir" intrinsèque, assimilant par là ces objets à des idoles.
L'orthodoxie considère que l'honneur rendu à une icône revient à son prototype; en vénérant l'image du Christ, c'est à lui que l'on rend hommage, non à la matière (bois, tissu, pierre, etc.) qui porte cette image.
En réaction aux excès d'"iconodulie" (adoration des images), le mouvement iconoclaste a voulu rappeler l'interdit vétérotestamentaire (cf. Ex 20,4) de représenter Dieu, sous quelque forme que ce soit.
Néanmoins, selon l'orthodoxie, nier la virtualité de représenter le Dieu-fait-homme revient à nier son humanité, car l'être humain est descriptible picturalement. Priver Jésus-Christ de cette propriété de descriptibilité revient à ne pas le reconnaître pleinement homme. Or, selon l'ancien adage patristique, ce qui n'est pas assumé n'est pas sauvé.
Au contraire de l'iconoclasme, l'orthodoxie reconnaît la possibilité et même le caractère profitable de représenter le Christ sur des images, selon des canons particuliers d'iconographie qui garantissent une indispensable démarche ascétique dans l'écriture du visage du Dieu-Homme et dans la contemplation de son regard.
Le premier iconoclasme a été contredit au 7e concile oecuménique, tenu à Nicée en 787. Toutefois, pour des raisons historiques que nous ne développons pas ici, l'iconoclasme a perduré. Dans l'empire romain d'Orient, la restauration définitive de la vénération des images du Christ et des saints a eu lieu en 843; elle a été marquée solennellement au cours de célébrations du premier dimanche de carême de cette année.
Depuis lors, l'ordo liturgique byzantin comporte une commémoration de cette restauration de la vénération du culte des icônes, chaque premier dimanche de carême.
Avec l'iconoclasme, se clôture le chapitre des grandes étapes historiques de la christologie orthodoxe.

monoénergisme et monothélisme

Comme promis, voici quelques notes sur ces deux hérésies que nous avons étudiées, au cours passé.

Après le concile de Chalcédoine (451), des portions entières d'Église se sont séparées les unes des autres. L'Église, mais aussi l'Empire romain d'Orient se sont donc trouvés divisés. Politiquement, cette situation n'était pas favorable à l'État byzantin; dès lors, les autorités de l'État ont favorisé l'émergence de doctrines de conciliation pour tenter un rapprochement des communautés séparées.
Ces doctrines ont divisé encore plus le tissu ecclésial.

Le monoénergisme consiste à croire que Jésus-Christ est une personne en deux natures, certes, mais que l'opération des deux natures est unique, que l'énergie qui manifeste les deux natures est unique. Dès lors, la distinction entre l'humanité et la divinité devient une abstraction; on peut même parler d'une forme de confusion des deux natures, l'humanité étant vouée à être passive devant l'action de la divinité.

L'Église orthodoxe conçoit le Christ comme une personne en deux natures parfaites. Par conséquent, l'on reconnaît en Christ deux opérations distinctes, même s'il y a un seul but à ces deux opérations, un seul acte, un seul résultat. Le Christ agit par ses deux natures comme un glaive rougi par le feu, qui coupe et brûle en même temps. Chaque nature coopère à l'acte unique, selon le mode qui lui est propre.

Le monothélisme est clairement apparu par la volonté politique des autorités de l'État. Cette doctrine admettait les deux natures, mais ne reconnaissait qu'une seule volonté au Christ. La volonté humaine est engloutie par la volonté divine. La caractéristique de cette hérésie consiste aussi dans le fait que des pasteurs du plus haut rang dans l'Église s'y sont trouvé mêlés: Honorius de Rome, Serge de Constantinople et Cyrus d'Alexandrie. C'est le moine Maxime le Confesseur qui a fait triompher la foi orthodoxe, malgré les souffrances qu'il a enduré pour cela: "Même si l'univers entier communiait avec vous, moi seul je ne communierais pas", ose déclarer Maxime aux pasteurs de son époque.

Nous continuerons à étudier cela au cours prochain.
Bon travail!

Pour le prochain cours, celui du 19 mars:

-N'oubliez pas de bien relire le document de 24 pages que vous avez reçu avant le début du carême.
-Lire le Psaume 21 (ou 22, dans certaines traductions): "Mon Dieu, mon Dieu..."
Bon travail!

Cours du 12 mars 2014


[11:10:00] Théologie apophatique
[11:10:41] Dire ce que Dieu n'est pas.
[11:11:19] Théologie cataphatique
[11:11:31] C-à-d théologie positive
[11:11:58] L'apophase est la voie négative de la théologie; historiquement, c'est une méthode plus commune que la cataphase, dans l'orthodoxie.
[11:13:40] Les Pères de Chalcédoine ont défini négativement l'union des deux natures dans l'unique personne (hypostase) de Jésus-Christ;
[11:15:04] les natures sont unies sans mélange (ἀσυγχύτως), sans changement (ἀτρέπτως), sans division (ἀδιαιρέτως) et sans séparation (ἀχωρίστως).
[11:21:25] theotokion dogmatique du ton
[11:22:53] Comment ne pas s'émerveiller, ô Très-glorieuse, / de ton enfantement à la fois divin et humain ? / Car sans avoir connu l'homme, ô Toute-immaculée, / sans père tu as enfanté dans la chair un fils, / Celui qui sans mère est engendré par le Père avant les siècles / et qui sans avoir subi de changement, ni de confusion, ni de division / a gardé intacte ce qui est propre à chacune des deux natures. / Aussi, ô Vierge et Mère, notre Souveraine, / prie-Le de sauver les âmes de ceux qui dans la vraie foi // confessent que tu es Mère de Dieu.
[11:24:00] http://users.skynet.be/orthodoxie/monde/ressources.htm
[11:24:54] Églises non chalcédoniennes
[11:25:11] coptes, syriaques, arméniens, indiens, éthiopiens, érythréens
[11:25:42] Ces Églises n'ont pas adhéré à la doctrine du concile de Chalcédoine.
[11:26:33] À tort, on les a considérées, pendant des siècles, comme des communautés monophysites, mais le terme le plus actuel pour dire leur foi christologique est celui de "miaphysite"
[11:27:47] "Mia-" plutôt que "mono-", car elles se fondent sur l'expression de S. Cyrille d'Alexandrie: "une seule nature du Verbe incarné".
[11:28:09] Leur "mia-" s'entend dans la composition du divin et de l'humain en Jésus-Christ.
[11:29:22] Au 20° siècle, des dialogues théologiques ont mené au dépassement de certains malentendus terminologiques: il apparaît que, finalement, notre foi christologique n'est pas si éloignée de la leur. Ils ne croient pas que Jésus-Christ n'est pas humain, contrairement à ce que nous croyions à leur propos. Mais revenons à notre propos, dans l'histoire du premier millénaire...
[11:34:06] Nos deux patriarcats (celui de Constantinople, pour moi, et celui d'Alexandrie, pour vous) sont très engagés dans les dialogues théologiques avec ces Églises non chalcédoniennes, pour parvenir à un plus grand accord sur la christologie.
[11:36:41] Les deux natures du Christ co-existent dans l'unique personne, en se "compénétrant" (périchorèse - περιχώρησις εἰς ἀλλήλας): l'humanité du Christ est déifiée par les énergies divines, dès l'Incarnation.
[11:45:02] Un facteur politique va significativement influencer les querelles christologiques après Chalcédoine: l'unité de l'Empire.
[11:45:51] De la même manière qu'Adam, qui était appelé à la déification, Jésus-Christ, dans son humanité, est déifié par la divinité.
[11:46:31] L'homme déifié demeure pleinement humain; c'est même la destinée la plus naturelle de l'homme que de s'unir à la vie divine!


cours du 19 février 2014

  :
Selon Arius, il fut un moment où le Père était seul.
  :
Nous croyons que, de tout temps (même avant que la notion même de temps n'existe), le Père était avec le Fils et avec le Saint-Esprit.
  :
Je disais que les hérétiques célèbres - tel Arius - sont souvent présentés, dans notre hymnographie, comme de véritables impies, mais ils ne l'étaient pas; ils recherchaient la vérité, mais ne l'ont pas discernée adéquatement.
  :
Ils ne souhaitaient pas le mal, mais ils recherchaient le bien quoique de manière inappropriée.
  :
Toujours est-il que, pour nous, orthodoxes, l'arianisme est une hérésie majeure, condamnable en tant que doctrine erronée et qui doit être réfutée théologiquement, même dans ses formes modernes (car elles existent).
  :
semi-arianisme ou plutôt semi-arianismes
  :
pneumatomaque
  :
On aurait pu croire que, après Nicée, l'arianisme aurait disparu, mais en fait il s'est muté en plusieurs semi-arianismes.
  :
Tous les semi-arianismes avaient en commun d'être des doctrines qui amoindrissaient la divinité du Christ.
  :
L'objet principal du concile oecuménique de Constantinople I (en 381) a été de réaffirmer l'enseignement de Nicée et de consolider la divinité du Fils, mais aussi celle de l'Esprit (contre les pneumatomaques).
Au début du 5° siècle, est apparue la doctrine de Nestorius qui, tout en acceptant la divinité du Fils et son humanité, ne concevait pas correctement la personne du Christ.
[11:14:05] : En effet, pour Nestorius, le Christ est Fils et Dieu et Fils de l'homme, mais celui qui est né de Marie ne serait pas le Fils de Dieu...
[11:15:06] : Pour Nestorius, c'est un peu comme si, en Christ, coexistaient deux hypostases distinctes, l'une du Fils de Dieu, séparée de celle du Fils de l'homme; les deux hypostastes ne seraient unies que par un lien moral, non dans une union réelle.
[11:17:22] : Dès lors, Nestorius admettait le titre de Χριστοτόκος (génitrice du Christ) pour Marie, mais non celui de Θεοτόκος (génitrice de Dieu).


cours du 12 février 2014

Question d’un étudiant sur la phrase que j’avais écrite :
« Le salut n'apparaît pas ici comme une justification juridique (la rédemption d'un prisonnier), mais comme la guérison d'une faiblesse (dont l'élément principal est la mort). »

  :
REDEMPTIO
  :
rançon
  :
L'otage est racheté
  :
La valeur de son rachat est la rançon.
  :
Le Christ est notre rédempteur, au sens où il a payé notre rançon.
  :
Néanmoins, il n'y a pas de "preneur d'otages" qui aurait pu revendiquer du Christ le paiement de cette rançon.
  :
En grec, Λυτρωτής.
  :
La rançon est le prix du rachat d'un otage.
  :
Même si, dans notre Tradition, nous employons fréquemment le terme de rédempteur pour qualifier le Christ, il ne faut pas prendre ce terme à la lettre, car il n'y a personne à qui le Christ a dû payer, de son sang, pour nous racheter.
  :
Le Père n'est pas une personne cruelle et sanguinaire qui devait recevoir du sang pour apaiser sa colère.
  :
Le sang du Christ, qui est la rançon pour nos péchés, nous guérit de nos péchés.
  :
La Rédemption, au sens chrétien orthodoxe, est une guérison.
  :
La justification, elle, est le fait d'être irréprochable quant à la Loi.
  :
La justification consiste à être juste en tout.
  :
Toutefois, pour être juste, il faut qu'il y ait une loi qui serve de norme.
  :
Et la justification légale ne donne pas la vie.
  :
Même la Loi divine n'a pas été facteur de vie.
  :
Car la mort continue son ouvrage.
  :
Dans l'Incarnation du Verbe, dans sa participation à notre nature, dans la vivification de notre nature humaine et dans l'invitation à suivre le Christ dans la Résurrection, là se trouve notre vie.
  :
Notre nature atteinte par le péché a été restaurée par le Christ, Dieu-homme.
  :
Cette restauration de la nature est le salut (en latin, salus; en grec, σωτηρία). C'est un mot qui signifie santé et sauvetage. Les deux notions sont très proches.
  :
Cf. Jn 11,12.
  :
Lazare est malade. Jésus dit que Lazare s'est endormi (pensant à l'endormissement de la mort). Les disciples croient que Jésus parle du sommeil, non de la mort, et disent donc que Lazare seront donc "sauvé" (au sens de guéri).
  :
Les trois termes (rédemption, justification et salut) sont tous bibliques et largement utilisés dans la littérature théologique.
  :
Toutefois, les notions que recouvrent tous ces termes ne sont pas identiques.
  :
Le justification est une notion juridique.
  :
La rédemption fait appel au phénomène de la prise d'otage.
  :
Le salut est d'ordre médical (sauvetage d'un danger, guérison d'une maladie).
  :
La rédemption peut être aussi proche de la notion de libération.
  :
Le Rédempteur est le libérateur; mais, toujours, il délivre d'un emprisonnement, donc il y a "quelqu'un" ou "quelque chose" qui garde l'otage prisonnier.
  :
Dans notre situation, ce "quelque chose" est notre propre péché.
  :
Attention! Ce n'est ni le Diable, ni a fortiori Dieu le Père qui tient l'homme prisonnier de la mort. Donc ce n'est ni au Diable, ni encore moins au Père que le Fils paye notre libération de son sang.
  :
La vision christologique d'une Église dépend de la manière dont elle conçoit l'oeuvre que le Fils est venu accomplir.
  :
Si l'οἰκονομία divine n'avait été qu'une justification légale, il n'y aurait pas eu besoin que le Verbe prenne chair!
  :
Si l'économie divine avait été un rachat de prisonnier, au sens du paiement d'une rançon, il aurait été impensable que qui que ce soit demandât le sang du Christ comme rançon.
  :
C'est bien au sens de la participation à notre nature, à notre chair, que nous devons entendre l'économie divine.
  :
L'une des personnes de la sainte Trinité s'approche de nous et, tout en restant consubstantielle aux deux autres personnes de la Trinité, elle devient aussi consubstantielle à nous.
  :

Le Christ est deux fois consubstantiel: consubstantiel au Père et à l'Esprit, par la divinité, et consubstantiel à l'homme, par son humanité.

notes du cours du 4 février 2014

[11:04:05] : concept-limite
[11:04:22] : dire, dans un langage humaine, des choses qui le dépassent
[11:04:46] : par exemple, imaginons d'expliquer le concept de couleur à un aveugle de naissance
[11:05:16] *** Appel terminé, durée 10:08 ***
[11:12:15] *** Appel vers faculte theologique ***
[11:20:16] : Je ne vous entends pas du tout.
[11:20:41] : Si vous m'entendez sans interruption, je peux parler, sans m'arrêter.
[11:22:52] : docétisme
[11:23:04] : apparence
[11:23:23] : L'impassible souffre.
[11:24:12] : patior (passion, passif, passible, impassible, patient...)
[11:24:22] : subir, souffrir
[11:24:49] : Dieu est impassible, pourtant il prend chair et souffre dans sa chair.
[11:25:17] : Cette assertion était inconcevable pour la pensée grecque et pour la pensée juive.
[11:25:54] : C'est pourquoi saint Paul dit (cf. 1 Co 1) que la Croix est scandale pour les juifs et folie pour les païens.
[11:27:53] : Pourtant, la foi des chrétiens est bien que le Verbe s'est fait chair et a connu la souffrance, la croix, la mort et le tombeau, puis il est ressuscité, en vivifiant ainsi notre nature humaine et en communiquant la vie à l'homme mortel.
[11:28:18] : Faites-moi signe quand je peux reprendre les explications orales.
[11:29:19] : 1 Jn
[11:29:33] : "Celui que nos mains ont touché..."
[11:29:50] : Dieu s'est approché si près de nous, qu'il s'est laissé toucher.
[11:30:02] : >< gnosticisme
[11:31:01] : À l'époque antique (paléochrétienne), il existait deux grands centres de pensée, deux écoles majeures de philosophie. Lesquelles?
[11:31:17] : Alexandrie et ?
[11:31:27] : Antioche!
[11:32:02] : Alexandrie et Antioche étaient ces deux centres majeurs, avec des écoles de pensée différentes.
[11:32:27] : Chacune des deux écoles avait sa méthode de lecture de la Bible et sa conception de l'homme et de Dieu.
[11:32:54] : Ainsi, on peut voir que, dans l'histoire, les courants théologiques, jusqu'à l'ère byzantine, ont été soit antiochiens, soit alexandrins.
[11:34:42] : Dans la pensée alexandrine (centre majeur de l'hellénisme de l'époque), on voulait concilier le fait que Jésus est le Fils de Dieu, mais que Dieu demeure impassible et inaccessible.
[11:35:20] : C'est dans cette optique qu'est apparu l'arianisme. Arius était un prêtre alexandrin, mû probablement par une intention de concilier l'inconciliable.
[11:36:28] : Bien sûr, Arius, comme tous ses contemporains, n'ignorait pas les Écritures (à cette époque, on lisait et mémorisait beaucoup la Bible, plus qu'aujourd'hui); donc, il ne pouvait pas réfuter le fait que Jésus est le Fils de Dieu.
[11:36:42] : Toutefois, il avait sa propre compréhension de cette filiation divine de Jésus.
[11:37:32] : Ainsi, il pensait que le fait que Jésus est le Fils de Dieu signifie qu'il est la première création du Père, puis qu'il a continué, avec le Père, à modeler la création.
[11:37:53] : Ainsi, chez Arius, il y aurait eu un "temps" où le Père était seul.
[11:38:41] : Mais ceci est faux, selon l'orthodoxie: nous croyons que le Père et le Fils (avec le Saint-Esprit, mais nous en parlerons plus tard) sont consubstantiels, c'est-à-dire qu'ils partagent un même être.
[11:42:35] : Pour fonder leur approche, les orthodoxes utilisent la Bible. Ainsi, lorsqu'on lit Mc 1 et Ml 3, on voit que l'Évangile proclame la divinité de Jésus. Cela est encore plus éclatant dans Jn 1.
[11:47:17] : Chez Mt, on dit cela autrement: Jésus est l'Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous, Dieu parmi nous, Dieu qui se fait l'un de nous (en tout semblable à nous, sauf qu'il ne connaît pas le péché).
[11:48:32] : Chacun des évangiles, ainsi que les épîtres, nous enseigne implicitement (parfois de manière pourtant éclatante) que Jésus n'est pas un "simple" ange de Dieu ou un "simple" prophète, mais qu'il est le Dieu Fort, l'un de la Trinité, qui vient se faire le "pont" entre l'incréé (Dieu) et le créé (l'homme).
[11:49:10] : Oui, Jésus est ce "pont", ce faiseur de pont (en latin, pontifex) qui unit, dans sa personne, les deux éléments séparés, la divinité et l'humanité.
[11:49:37] : Notre union à Dieu ne s'est pas faite par la violence, mais dans la douceur d'un être fragile, né de Marie.
[11:54:25] : Est-ce qu'accepter l'arianisme aurait été si grave que cela? Oui! Car, derrière cette doctrine apparemment anodine, se cache un danger majeur d'ordre sotériologique.
[11:54:55] : Ainsi, philosophiquement, les Pères grecs ont avancé cet argument majeur: ce qui n'est pas assumé n'est pas sauvé.
[11:56:07] : Το μεν απρόσληπτον αθεράπευτον· ο δε ήνωται Θεώ τούτο και σώζεται (S. Grégoire le Théologien - celui qu'on désigne, en Occident, donc souvent en français, comme Grégoire de Nazianze).
[11:56:45] : Traduction: Ce qui n'est pas assumé n'est pas soigné; c'est ce qui est uni à Dieu qui est guéri/sauvé.
[11:57:39] : Le salut n'apparaît pas ici comme une justification juridique (la rédemption d'un prisonnier), mais comme la guérison d'une faiblesse (dont l'élément principal est la mort).
[11:58:25] : Retenez bien cet argument de S. Grégoire le Théologien, car il servira pour la réfutation de quasiment toutes les hérésies successives de l'histoire ecclésiale.
[12:00:05] : Prière de bien lire et relire et re-relire ces phrases pour la semaine prochaine.
[12:00:13] : Soyez prêts à définir chaque mot.
[12:00:51] : exemple: nuances entre justification, rédemption, salut, guérison, etc.
[12:01:08] : préparez des questions!
[12:01:24] : Notre cours est prévu, tous les mercredis, de 10h30 à 12h00.

[12:01:36] : Hors période de vacances, bien sûr!

cours du 15 novembre 2013

15 novembre 2013
δοκῶ
[11:02:46] : Le dogme est ce que l'Église croit.
[11:03:14] : Qu'est-ce que l'Église? Voir 2e partie du cours.
[11:03:46] : Ce que l'Église croit ne peut pas être épuisé par des expressions verbales, par des concepts.
[11:05:23] : "Les dogmes" n'est pas le pluriel de "dogme". Le dogme est l'ensemble de ce que croit l'Église; les dogmes sont les définitions prises par l'Église, à certains moments, dans certaines circonstances, pour clarifier des situations qui étaient emmêlées.
[11:06:34] : L'Église, dans l'histoire, n'a défini des dogmes qu'à contrecoeur, lorsque l'intégrité de la foi était en péril, dans la communauté croyante.
[11:08:25] : La dogmatique est l'étude du dogme.
[11:09:31] : Elle aborde tantôt les définitions dogmatiques conciliaires, tantôt les études des Pères de l'Église, tantôt les textes liturgiques, etc.
[11:10:49] : synchronique
[11:11:23] : diachronique
[11:12:35] : concepts-limites
[11:19:33] : pont entre le créé et l'incréé
[11:19:59] : créé = l'homme, le monde...
[11:20:04] : l'incréé = Dieu
[11:20:22] : 1 Ti 2,5-6
[11:21:09] : Jésus est le médiateur entre le créé et l'incréé; il s'est fait le "pont" entre Dieu et les hommes. En latin, pontifex signifie bâtisseur de ponts.
[11:21:35] : ἀρχιερεύς
[11:21:58] : Ce pont, c'est son propre corps.
[11:23:05] : L'objet de la prédication apostolique n'est pas une doctrine ou une idéologie, mais leur prédication porte sur un sujet, le Christ Jésus.
[11:23:37] : sujet = personne
[11:25:29] : intercesseur
[11:34:37] : ἐξαιρέτως
[11:47:22] : S. Cyprien de Carthage: L'Église est dans l'évêque et l'évêque est dans l'Église.
[11:48:43] : christologie et ecclésiologie s'appellent réciproquement
[11:50:25] : Ac 8,4-5
[11:50:38] : proclamer le Christ
[11:51:08] : Ils ne proclamaient pas une doctrine, un objet, mais ils témoignaient d'un sujet, d'une personne, vivante par-delà mort, Jésus le Ressuscité.
[11:52:05] : Is 7,13-14; 8,9-10.
[11:52:28] : Dieu est parmi nous (Emmanuel - μεθ' ἡμῶν ὁ Θεός)
[11:52:59] : L'Église est le contraire d'une religion naturelle.
[11:53:14] : Religion naturelle: l'homme qui cherche à trouver Dieu dans la nature.
[11:53:28] : Pour nous, c'est Dieu qui nous a aimés le premier, qui s'est révélé à nous.
[11:53:36] : Il avait annoncé sa venue dans la chair.
[11:53:55] : Il est venu et il nous a réconciliés avec le Père, en faisant de nous, des frères pour lui.
[11:55:26] : Il était prévisible que cette grande révélation suscite toutes sortes de spéculations: comment le Christ peut-être Dieu, s'il est homme? Quel lien unit le Fils au Père? Comment les natures divine et humaine sont-elles unies en Christ? Etc.
[11:56:22] : Querelles christologiques dans l'histoire byzantine.
[11:57:09] : Très souvent, les hérésies christologiques viennent de communautés ecclésiales situées aux limites culturelles (donc politiques) de l'Empire.
[11:57:39] : L'incompréhension entre les cultures n'est pas étrangère à la division des chrétiens. Quand on ne se comprend pas, on ne s'entend pas.
[11:58:59] : Les différentes Églises (de cultures différentes) ne mettaient pas les mêmes significations derrière les mêmes concepts.
[11:59:33] : Nature/essence/hypostase/substance/personne, etc. sont des termes à définir, dans chaque culture.
[12:00:06] : Les divisions suivront presque toujours, de très près, les limites géographiques de l'aire culturelle gréco-romaine.
[12:00:22] : Ce fait historique interroge la dogmatique d'aujourd'hui.
[12:01:06] : Comment dire le Christ, par-delà les différences culturelles? Un travail important est à faire par les théologiens de chaque sphère culturelle.
[12:01:38] : En dogmatique non plus, on ne peut pas négliger les enjeux missiologiques.

[12:03:07] : AU REVOIR À TOUS ET À BIENTÔT !

Ci-dessus, vous trouverez les notes de nos cours, du plus ancien (en bas) au plus récent (en haut).

Pour les supports à lire, vous trouverez, à droite de cette colonne, le lien vers un autre site internet.
Bonne lecture et bon travail!