Comme convenu à la fin du cours, voici une courte synthèse des notions élémentaires de christologie liées à la problématique iconoclaste.
L'iconoclasme est apparu comme une réaction excessive et, selon l'orthodoxie, une réaction erronée par rapport à des actions, également erronées, d'adoration inadéquate des images du Christ et des saints. En effet, certains milieux ecclésiaux de l'époque du premier iconoclasme allaient jusqu'à reconnaître à certains objets liturgiques, tels que des icônes, un "pouvoir" intrinsèque, assimilant par là ces objets à des idoles.
L'orthodoxie considère que l'honneur rendu à une icône revient à son prototype; en vénérant l'image du Christ, c'est à lui que l'on rend hommage, non à la matière (bois, tissu, pierre, etc.) qui porte cette image.
En réaction aux excès d'"iconodulie" (adoration des images), le mouvement iconoclaste a voulu rappeler l'interdit vétérotestamentaire (cf. Ex 20,4) de représenter Dieu, sous quelque forme que ce soit.
Néanmoins, selon l'orthodoxie, nier la virtualité de représenter le Dieu-fait-homme revient à nier son humanité, car l'être humain est descriptible picturalement. Priver Jésus-Christ de cette propriété de descriptibilité revient à ne pas le reconnaître pleinement homme. Or, selon l'ancien adage patristique, ce qui n'est pas assumé n'est pas sauvé.
Au contraire de l'iconoclasme, l'orthodoxie reconnaît la possibilité et même le caractère profitable de représenter le Christ sur des images, selon des canons particuliers d'iconographie qui garantissent une indispensable démarche ascétique dans l'écriture du visage du Dieu-Homme et dans la contemplation de son regard.
Le premier iconoclasme a été contredit au 7e concile oecuménique, tenu à Nicée en 787. Toutefois, pour des raisons historiques que nous ne développons pas ici, l'iconoclasme a perduré. Dans l'empire romain d'Orient, la restauration définitive de la vénération des images du Christ et des saints a eu lieu en 843; elle a été marquée solennellement au cours de célébrations du premier dimanche de carême de cette année.
Depuis lors, l'ordo liturgique byzantin comporte une commémoration de cette restauration de la vénération du culte des icônes, chaque premier dimanche de carême.
Avec l'iconoclasme, se clôture le chapitre des grandes étapes historiques de la christologie orthodoxe.